jeudi 29 octobre 2009

Jean Charest: être à l'écoute

Dans mon temps… Ouucchh! Eh oui!, les anniversaires sont un inéluctable enchaînement qui contribue au souvenir! Mon gong annuel résonnera dans quelque jour. Cela combiné à l’actualité me fait penser au temps où comme mes collègues, je répondais: j’t’ingénieur! J’aimais être j’t’ingénieur. Non pas que je ne le suis plus mais je garde un bon souvenir de ce temps où Walkie-talkie à la main, téléphone de l’autre, je courrais à la rescousse de mon prochain! Que d’adrénaline contribuant au plaisir!

J’aimais être l’ingnégnieur car au-delà du soutien technique que j’offrais aux employés de production, mon rôle me donnait le privilège d’établir des relations souvent amicales, parfois très amicales. Autrement dit, je faisais partie des leurs; les employés horaires s’entend. Dans les circonstances, certains n’hésitaient pas à me confier leur état d’âme parfois concernant leur travail, souvent en regard à l’organisation.

Bien honnêtement, j’en ai entendu de toutes les couleurs. Comme cette fois, ou plus réalistement ces fois, où les temps d’approvisionnement n’avaient pas été considérés dans la mise à jour de l’échéancier de production. Conséquemment, l’ingénierie coupait les coins ronds. Pour ce qui est des bons de commande, ils sortaient des achats avant même que l’ensemble du design soit complété. Oui!, le concurrent engineering était à la mode! Ahaaa!, ce bon vieux temps…

"C’est pareil comme l’autre commande. Y a juste des petits changements à faire!!! Vous êtes capables…" Effectivement qu’on était capable! On était également capable de faire venir des pièces par avion afin de réduire les retards. C’était fou comme il y en avait de l’argent pour réparer les pots cassés. Argent qui faisait pourtant défaut lorsqu’il était temps d’agir pour prévenir. Ce qui m’avait amené à comprendre le concept des organisations réactives et proactives. J’en ai vu plusieurs du premier type, très peu du second. Leadership! Avez-vous dit leadership? Ouuups!

L’entreprise avait beau avoir endossé la philosophie du Just in time. Plusieurs constataient que les décisions «d’en haut» nous menaient au Just to late. Je me souviens encore de cette journée où les retards et les erreurs s’accumulaient. Il était question de mise à pied tellement la situation allait de mal en pis. Et cet employé de me dire le fond de sa pensée : Amenez-les les pièces! On va les construire vos engins. Cette fois-là je dois l’avouer, j’avais été surpris par ce cri du cœur.

Surpris d’entendre le désir de participer au succès alors qu’on a l’impression d’avoir les mains attachées. Surpris de voir le désir de travailler contraint par une intentionnelle déficiente planification.

J’aimais être ingnégnieur. J’aimais l’être peut-être parce que cela me permettait de voir les actions, les intentions, la façon d’être, les valeurs, l’authenticité des uns et les stratégies des autres. D’une certaine façon, probablement que j’aimais être entre l’arbre et l’écorce. Être entre l’arbre et l’écorce peut-être parce que je n’aime pas voir blanc? Peut-être parce que je n’aime pas voir noir?

J’aimais être l’ingnégneur et avec le recul, je réalise que j’ai aimé l’être parce que cela fut mon école pour apprendre et comprendre le leadership. Avez-vous dit leadership?

Lorsque j’étais l’ingnégnieur, j’ai pu observer le gouffre entre ceux qui voient les solutions aux problèmes et ceux qui veulent contrôler l’issue des problèmes. Et je dois avouer que c’est parfois stupéfiant de voir l’incompréhension des uns face à la diversion des autres. Le plus intéressant survient lorsque la situation persiste. À ce moment que l’on voit apparaître le dialogue de sourd et la perte de confiance des uns envers les autres alors que la solution serait si simple.

Que de souvenirs peut faire le son du gong en conjonction avec l’actualité. Remarquez, je ne voulais pas vous importunez avec mes souvenirs d’ingnégnieur. C’est juste que dans les derniers jours, j’ai pu voir dans la population la frustration que j’observais chez ceux que je côtoyais jadis. La même frustration due à un dialogue de sourds duquel s’ensuit une perte de confiance.

Vous m’excuserez si je pense à mes souvenirs en regardant l’actualité. C’est juste que la solution d’aujourd’hui me semble toujours aussi simple que celle d’autrefois. Lorsque j’étais ingnégnieur, il aurait fallu mieux planifier afin d’aller de l’avant. Aujourd’hui, il faudrait simplement planifier une commission d’enquête sur le monde de la construction pour aller de l’avant.

Pourquoi est-ce si difficile d’aller de l’avant? C’était vrai au temps de mes souvenirs. Cela semble l’être encore aujourd’hui. Cela semble difficile à faire pour ceux qui veulent contrôler la solution. Avouez qu’il serait facile d’aller de l’avant si simplement, Jean Charest était capable d’être à l’écoute!

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